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8. A bord du Manguier

Samedi 20 janvier. Le rituel du matin s’installe tout doucement. Chacun émerge de la nuit à son rythme et prend place autour du café fumant et des premières paroles échangées de la journée. Nous vaquons ensuite librement à nos occupations artistico-scientifiques. J’en profite pour vous présenter le Manguier de l’intérieur.

 

Le carré est le point névralgique du navire où nous passons la plupart du temps. Au centre, se trouvent deux poils à bois qui nous assurent une température ambiante tout à fait confortable. Il y a un espace cuisine, une table où nous prenons les repas et d’autres endroits pour lire ou travailler sur les ordinateurs.


Aurélie, Fleur, Oïjha, Théo et moi dormons à l’avant du bateau dans des bannettes de 70 cm de large (Philippe nous explique qu’il s’agit du format « Marine Nationale » afin que les marins puissent se caler en travers en cas de gros temps et de roulis, et ne pas avoir le corps qui tangue de droite et de gauche en permanence). Depuis le carré, il nous faut emprunter une coursive qui est protégée par des panneaux de bois mais pas chauffée et qui nous rappelle que nous sommes bien au Groenland. Arrivés à l’avant du bateau, nous descendons un escalier pour rejoindre une première petite salle avec un poil qui nous assure une température acceptable pour passer la nuit. Cette première salle comprend deux bannettes et elle est reliée à deux autres cabines comprenant chacune deux bannettes.


Le groupe part en fin de matinée pour une première tentative de pêche après avoir creusé un trou au travers de la banquise. Chaque jour, le soleil sort un peu plus de l’horizon. Mais pas trop non plus. Impression de fin de journée qui dure des heures. Le bouquet de couleurs offert par ce soleil qui reste toute la journée, tapis à l’horizon, est un régal.

Aucun poisson ne répondra à l’appel aujourd’hui. L’occasion cependant de croiser Jacob, un groenlandais d’Akunnaaq avec lequel nous échangeons quelques gestes (faute de pouvoir partager des mots communs) sur la taille de la banquise et sur la possibilité prochaine de pouvoir rallier Aasiaat par la route formée par la banquise.


A défaut de poissons, seule au milieu de la banquise, emmitouflées dans sa doudoune polaire, Oïhja improvise quelques pas d’une danse inspirée.


De retour au Manguier, après une collation de mi-journée, Aurélie, Théo et moi partons collecter notre eau au lac voisin avant que la nuit ne tombe. Mieux vaut faire nos réserves aujourd’hui. La météo se dégrade en principe à partir de demain et nous risquons de ne pas pouvoir quitter le navire si le blizzard est trop fort.

Episode 9: Soleil de miel.

 

A voir aussi, le site du Manguier : https://lemanguier.net